Jadis n° 144

est sorti le 15 septembre 2024 – Commandez-le

144 2024 09 Couverture 1 : Le général Aubert Frère (Collection CERD).

144 2024 09 Couverture 2 : Coordonnées – Sommaire du numéro 144

144 1024 09 01 02 : Caudry autrefois : La chapelle Sainte‑Maxellende, Hervé Laculle.

144 1024 09 02 09 : Le Cateau, 1944: La dernière semaine d’occupation nazie, le docteur Pierre Tison.

144 1024 09 03 21 : Le Cateau : Le cimetière international (4ème partie), Pierre Démaret.

144 1024 09 04 25 : Pierre Nicolas Gorlier, mort pour la Révolution américaine, Joël Blondiaux.

144 1024 09 05 36 : A la mémoire du Général Frère (2ème partie), Pierre Pavy

144 1024 09 06 48 : Echos patoisants : L’cop d’martiau, Paul Hétuin.

144 1024 09 Couverture 3 : Image pieuse de Sainte Maxellende, vierge et martyre (Collection particulière).

144 1024 09 Couverture 4 : Caudry : La chapelle Sainte-(Carte postale ancienne).

Notre numéro d’automne s’ouvre sur une recherche de M. Hervé Laculle autour de la chapelle Sainte-Maxellende de Caudry. L’historique de cet édifice, autrefois encastré dans le mur d’enceinte du château, est retracé, et surtout, à partir de documents peu connus, nous comprenons ce que sont les deux pierres archéologiques sauvées par le Comte de Proyart de Baillescourt : l’une a trait à Thierry de la Hamayde, l’autre à Nicolas de la Quellerie. Une belle contribution à l’histoire de Caudry.

En ce moment de commémoration de la Libération à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le docteur Pierre Tison, historien du Cateau, qui a vécu en direct les événements, nous raconte la dernière semaine d’occupation nazie. La ville est occupée mais a eu peu de dégâts matériels, on procède à l’enterrement des victimes de la Libération. Le texte inédit de Pierre Tison a été retranscrit par Mme Christiane Bouvart et M. Philippe Barbet.

Toujours au Cateau, Pierre Démaret nous explique le cimetière international de la ville. Après avoir évoqué les monuments commémoratifs allemands, puis la réquisition des terrains pour abriter les morts britanniques et allemands de la Bataille du Cateau, ensuite le projet d’agrandissement de 1923, il s’arrête dans cette quatrième partie aux tombes juives.

Remontons les siècles à la découverte, sous la plume de M.Joël Blondiaux, du destin peu commun d’un Walincourtois du 18e siècle, Pierre Nicolas Gorlier (1747-1781) mort pour la Révolution américaine. Enrôlé à 22 ans, il participa à la bataille de Yorktown qui scella la victoire des insurgés contre la tutelle de la Couronne britannique. Ironie du sort, le cimetière où il fut enterré avec 137 compatriotes a disparu. Il est l’un des personnages issus de Walincourt aux destins extraordinaires, que nous avons précédemment évoqués dans nos pages : Mathieu Buridan, Jean de Werchin, Philippe Cattelain, Louis Archinard, Pierre Apollinaire Droubay, Pierre Duchaussois.

M. Pierre Pavy nous présente la deuxième partie de son travail sur le Général Aubert Frère (1881-1944). Une rue de Cambrai porte son nom, et pourtant il est peu connu. Après avoir suivi dans le précédent numéro sa formation, ses premières affectations, son rôle pendant la Première Guerre mondiale, nous apprenons cette fois son destin lors de la Seconde Guerre, ses actes courageux le conduisant au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, où il mourra le 13 juin 1944.

Enfin la chanson de M. Paul Hétuin, carillonneur, dédiée au maire de Cambrai Georges Desjardins, nous rappelle que les vrais Kimberlots ont reçu L’cop d’martiau !

Caudry autrefois …

LA CHAPELLE SAINTE-MAXELLEBE

Hervé Laculle

Située à l’angle des rues de Locarno et d’Edmond-Bricout à Caudry, elle est le seul vestige du château Prioux qui subit de nombreuses dégradations et pillages au cours de la première Guerre mondiale. Le château fut détruit vers 1920.

Aucun document ne permet de préciser avec certitude l’origine de la chapelle mais un oratoire aurait été édifié au XVIII’ siècle sur les fondations d’une plus petite chapelle.

La chapelle se trouvait autrefois encastrée dans le mur d’enceinte du château. Une porte latérale donnait dans le parc de la propriété tandis qu’une porte ouvrant sur la rue Locarno permettait aux Caudrésiens de venir prier dans la chapelle…

La dernière semaine d’occupation nazie

Docteur Pierre Tison

Ce témoignage du Dr Pierre Tison sur les derniers moments et la fin de l’occupation allemande au Coteau termine son importante histoire de la ville, depuis ses origines jusqu’en 1944, histoire restée longtemps inédite, car non publiée’. Il a été intégralement retranscrit par Philippe Barbet. Seuls quelques courts passages ont été supprimés, considérations d’aspects mondiaux du conflit par l’historien.

Il a vécu « en direct » les évènements qu’il relate, et auxquels il donne vie par des détails précis. Fils de médecin, frère de médecin, le Docteur est âgé de 50 ans en 1944. Il a déjà connu, très jeune, la Grande Guerre et connaît les souffrances qu’elle cause : à l’hôpital, « … il n’y a plus d’ennemis… il n’y a plus que des blessés, frères par la souffrance… ».

Il apporte aussi le point de vue d’un patriote humaniste, condamnant la tonte de malheureuses femmes sur le balcon de l’hôtel de ville, et refusant, comme le maire Charles Ponsin, des représailles : « …les survivants, les préservés, comme les Catésiens… doivent travailler pour que finisse la guerre, et qu’une nouvelle France, plus belle, ressuscite. »…

Le Cimetière International de Le Cateau

4° partie : Tombes juives

Pierre Démaret

L’histoire des Juifs d’Allemagne : L’histoire des Juifs d’Allemagne est emblématique de l’histoire des Juifs en Europe occidentale, entre anti-judaïsme, intégration liée à l’universa­lisme des Lumières et antisémitisme moderne.

Arrivée dans les régions rhénanes au temps de l’Empire romain, la communauté juive a pros­péré jusqu’à la fin du XI’ siècle. À partir de la première croisade, elle traverse une longue période de tourments, ponctuée de massacres, d’accusations de crimes rituels, d’extorsions diverses et d’expulsions. Sa condition juridique se dégrade. La plupart des métiers sont in­terdits aux Juifs.

Au XVIII° siècle, les philosophes des Lumières, grâce à Moses Mendelssohn, s’émeuvent de leur condition misérable. Mais le chemin qui mène à leur émancipation est long et dure près d’un siècle. Il s’accompagne de l’intégration des Juifs à la société. Leur assimilation permet une réussite économique et intellectuelle qui suscite des jalousies dans certains milieux. L’arrivée au pouvoir de Hitler en 1933 met les Juifs au ban de la société allemande. Aux persécutions succèdent la déportation puis l’anéantissement pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, la communauté juive se reconstruit lentement. Le gouvernement fédéral entoure la communauté juive de tous ses soins…

Walincourt

Pierre Nicolas Gorlier, mort pour la Révolution américaine

Joël Blondiaux

Au moment où la France engage son artillerie dans la défense de la nation ukrainienne et que sont décrits les qualités du canon Caesar, j’aimerais tra­duire cette réflexion d’un auteur américain sur la participation des artilleurs français dans la célèbre bataille de Yorktown qui scella, en 1781, la victoire des insurgés américains contre la tutelle de la couronne britannique’ : « A la lecture des comptes-rendus les plus populaires de la bataille de Yorktown et de ses péripéties, il apparaît clairement que leurs auteurs ne sont guère conscients à quel point le matériel français et surtout l’artillerie lourde, les obusiers, les munitions, et surtout les artilleurs aguerris en personne, ont contribué au siège de la ville et à la victoire spectaculaire qui suivit ». Un enfant de Walincourt fut un de ces artilleurs. Il y laissa la vie et les traces de son engagement au sein d’un régiment français méritent qu’on les ramasse avec autant d’attention et de respect qu’on le fit, ces dernières années, à nos poilus de la Grande Guerre…

A la mémoire du Général Frère

Grévillers 21 août 1881

Nalzweiler 13 juin 1944

Deuxième partie

Pierre Pavy

La drôle de guerre : Le 3 septembre 1939, mettant fin à des années de reculade, la Grande-Bretagne et la France déclaraient la guerre à l’Allemagne. A la mobilisation, je pris le commandement du 8e Corps d’Armée et ma mission fut de défendre le Rhin, dans la région de Strasbourg. J’établissais mon poste de commandement dans un des forts de la place.

On aurait pu penser que nous allions intervenir outre-Rhin, bousculer les faibles défenses de l’adversaire, tandis que la grande masse des troupes, avec l’aide des Russes, mettait en pièces les forces polonaises. Il n’en fut rien : l’armée française ne fit que lancer l’offensive de la Sarre, le 7 septembre, avec une avancée de dix kilomètres en territoire ennemi, avant de se replier derrière la ligne Maginot. Ce fut, selon la formule de Roland Dorgelès, « La drôle de Guerre ». Il est vrai que l’hiver était très rude (neige, froid, verglas) et rendait les déplacements difficiles.

La drôle de guerre prend définitivement fin le 10 mai 1940 lorsque les armées allemandes…

Echo patoisant

L’cop d’martiau

Récité le 14 juillet 1930 à la Salle des Concerts

Carillonneux d’Martin-Martine

Paul Hétuin

I) J’étos cor tiot, mais j’m’in rappelle

Min mon’oncque m’avot pris po’ l’main

Et conduit vers eul’ Citadelle

Ch’étot l’quinz’ d’A-oût, au matin

M’ayant fait vir’ su’ l’Esplanate

L’ouverture des Jux… (Qu’ ch’étot biau)

I m’dit : « Pou finir no promenade

J’m’in vas t’faire donner l’cop d’martiau ».

II) …