Jadis en Cambrésis – Janvier 2024
Sommaire
142 2024 01 – Couverture 1 : Roger Soubie : affiche du film : « Mélodie en sous-sol » d’Henri Verneuil (1963).
142 2024 01 – Couverture 2 : Coordonnées des Amis du Cambrésis – Sommaire du numéro 142
142 2024 01 00 01 – Éditorial.
142 2024 01 01 02 – Hommage à François Lefebvre, Clotilde Herbert.
142 2024 01 02 03 – Roger Soubie : Un artiste cambrésien surnommé « l’Américain », Bernard Becquet.
142 2024 01 03 14 – Un crime à Escaudoeuvres en 1800 pour 6 cuillères en étain, Gérard Domise-Pagnen.
142 2024 01 04 26 – 12 13 juin 1910 : Cambrai accueille Louis Blériot (3ème partie), Pierre Lemaître.
142 2024 01 05 33 – Le Cateau : Le cimetière international (2ème partie), Pierre Démaret.
142 2024 01 06 43 – Les sobriquets de Fontaine-au-Pire, Françoise Boniface.
142 2024 01 07 46 – Le Cateau : Un document d’archives recto-verso, Christiane Bouvart.
142 2024 01 – Couverture 3 : Bon d’abonnement à Jadis en Cambrésis – Comment participer aux activités de l’association « Les Amis du Cambrésis »
142 2024 01 – Couverture 4 : Roger Soubie : « Saint-Palais-sur-Mer, Charente-Inférieure, ses plages, ses forêts, ses rochers »
Editorial
Notre premier numéro de l’an 2024 s’ouvre sur un hommage à Monsieur François Lefebvre, disparu cet été. Il avait donné de nombreux articles à Jadis en Cambrésis, fruit de ses enquêtes sur le picard. Eminent dialectologue, il laissera une forte empreinte, notamment sur le secteur de Rieux dont il était originaire. Nous gardons le souvenir d’une personne affable, attentive aux autres, curieuse jusqu’au bout.
Partons, grâce ou travail de Bernard Becquet, à la découverte d’un affichiste très peu connu du grand public et ignoré jusque dans sa ville natale, Cambrai : Roger Soubie (1898-1984). Après une période cambrésienne éphémère, cet artiste se spécialise dans les affiches touristiques pour le chemin de fer et les couvertures de revues. Il s’installe ensuite en Normandie où il dessine des affiches pour les lieux de villégiature. Mais où il sera le plus productif, ce sera avec les affiches pour le cinéma international – entre 1500 et 2000 en quarante ans -, qui feront sa renommée, ou point qu’on le surnommera « L’Américain ». Nous n’avons pu retrouver de descendants, ni de photo de Soubie…
1800…un crime à Escaudoeuvres ! Le 29 mars 1800 vers 11 h du matin, a été découvert un individu décédé à son domicile, assommé à coups de bêche. Il y a eu vol d’argent et de linge. Gérard Domise nous livre tous les éléments de l’enquête. Ayant commis un meurtre pour six cuillères en étain, Amand Lebrun, ensuite, sera jugé par contumace à 22 ans de fer.
Revenons à Cambrai où, sous la plume de Pierre Lemaître, nous suivons le déroulement de la journée du 13 juin 1910, quand la Ville accueillait son héros Louis Blériot après l’exploit de la première traversée de la Manche en avion. L’accueil au collège Notre-Dame fut en particulier remarquable, et nous en avons tous les détails grâce notamment aux discours du chanoine Foulon, Supérieur de l’Institution, de Fernand Deligne, interprète des anciens élèves de Notre-Dame, d’Albert Bricout camarade de classe, de Mgr Delamaire.
Le cimetière international du Cateau à une histoire étonnante, que nous relate Pierre Démaret. Après avoir évoqué les monuments commémoratifs allemands, il évoque ici la réquisition de terrains pour créer un cimetière qui abriterait les morts britanniques et allemands de la bataille du Coteau du 26 août 1914. Ce cimetière d’honneur est inauguré le 26 août 1916, jour anniversaire. Les discours des deux côtés sont éloquents et se rejoignent dons la reconnaissance de l’héroïsme des combattants quelle que soit leur nationalité, Amis ou Ennemis.
Nous poursuivons par une note d’humour avec l’évocation des sobriquets de Fontaine-au-Pire recueillis par Françoise Boniface. Ils démontrent un grand sens de l’observation, sont souvent moqueurs, voire féroces et se transmettent parfois à toute la famille, même lointaine. L’origine de certains se perd dans la nuit des temps, mais pour d’autres, leur signification est connue et souvent cocasse.
Nous terminons en revenant au Cateau pour l’examen d’un document d’archives par Christiane Bouvart. Au verso d’une belle facture à en-tête de l’entreprise de Léonard Degrémont, nous avons deux ordres de la kommandantur allemande à la municipalité du Cateau, concernant l’évacuation par train des Cambrésiens refugiés dans la ville et l’obligation pour les Catésiens de mettre à la disposition des officiers allemands une chambre de leur logement.
Bonne lecture et belles découvertes au fil des pages, avec tous nos souhaits d’heureuse année et de bonne santé pour 2024.
Article 1
Un Ami nous a quittés
Hommage à François Lefebvre
Les Amis du Cambrésis viennent de perdre un pilier de leur association, Monsieur François Lefebvre (10 janvier 1926-17 août).
Né à Rieux, 4ème enfant de la fratrie, il avait pour parents Germain, forgeron, et Céline, couturière. François était le premier à faire des études avancées, devenu professeur de lettres puis agrégé, directeur d’études et professeur à la faculté de Lille jusqu’à 67 ans. Sa vie était forgée autour du progrès pour le travail et les études.
Il avait connu l‘internat très jeune, avait failli mourir de la tuberculose. Il épousera une de ses étudiantes à l’Ecole Normale, Jeanne Gros, en 1964. Deux filles naîtront, Hélène et Françoise.
Il résidera à la fin de sa vie à Rieux, où il décèdera à l’âge de 97 ans.
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Article 2
Roger Soubie
Un artiste cambrésien surnommé « l’Américain »
Bernard Becquet
Parmi les très nombreuses Personnalités natives du Cambrésis, certaines se sont distinguées dans les vastes domaines du monde artistique. C’est notamment le cas d’un certain Roger Soubie, un affichiste très peu connu du grand public et ignoré jusque dans sa ville natale, alors qu’il fut en son temps célèbre aux Etats-Unis. Le moment est venu de lui rendre hommage.
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Article 3
Un crime à Escaudoeuvres en 1800 – Pour 6 cuillères en étain
Gérard Domise-Pagnen
Escaudoeuvres en 180O : Cette petite bourgade de près de 650 habitants sort du chaos de la Révolution qui a amené un bouleversement profond des mentalités. Le seigneur est toujours en exil, mais il espère récupérer ses biens qui ont été acquis par le peintre Martho, de Cambrai. Il a fortement remanié le château qui est devenu une belle résidence avec ses dépendances du 16ème siècle qu’il a gardées, son parc et son bois de 40 hectares.
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Article 4
12 et 13 juin 1910 … Cambrai accueille Louis Blériot
3ème partie : Le 13 juin 1910 à Cambrai
Pierre Lemaître
Le 13 juin 1910, Louis Blériot se rend au Collège Notre-Dame : Le lendemain de ses démonstrations Louis Blériot a été invité dans le nouveau Collège Notre-Dame (actuel : boulevard de la Liberté). En effet, l’élève a suivi sa scolarité dans la même institution mais dans un autre bâtiment, rue Saint-Fiacre. Il a d’abord été accueilli dans la nouvelle construction par Monseigneur Foulon, supérieur, le corps professoral, quelques élèves délégués, les représentants des Anciens élèves et conduit dans le théâtre de l’établissement.
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Article 5
Le Cimetière International de Le Cateau
2ème partie : Le premier cimetière militaire de Le Cateau (1916)
Pierre Démaret
Réquisition d’un terrain ou lieu-dit << Rue des Hauts-Fossés >> : Par réquisition du terrain par les autorités allemandes, le cimetière est créé en mars-avril !916, suite à la première bataille du Cateau, le 26 août 1914, qui a généré 5 200 morts britanniques et 3 000 morts allemands. De nombreux cadavres sont enterrés çà et là. Par respect envers les combattants et, surtout pour l’hygiène, les autorités d’occupation rassemblent et inhument les corps sur un terrain réquisitionné à cet effet, qui est situé le long de la Chaussée Brunehaut.
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Article 6
Le parler de Fontaine-au-pire
Expressions patoisantes – Les sobriquets
Françoise Boniface
Dans tous les villages, sons exception, chaue individu, chaque famille possédait son sobriquet plus utilisé que le nom de famille et souvent précédé de « à mo » (chez, à la maison de). Ainsi, par exemple, on ne va pas chez Dupont mais à mo de ch’Belche (ces noms sont inventés).
Il est parfois, d’ailleurs, donné à une personne et étendu à toute la famille, même lointaine, ainsi qu’aux descendants, à leur grand dam. Car un sobriquet exalte rarement les qualités d’un individu. Dons le meilleur des cas, il reste relativement neutre (ouf l) mois la plupart du temps, il est moqueur, voire féroce.
L’origine de certains d’entre eux se perd dans la nuit des temps, pour d’autres, leur signification est connue et souvent cocasse.
Cette liste est loin d’être complète, elle m’o été donnée par ma famille, ainsi que certaines explications qui, peut-être, ne sont pas toujours les bonnes. Je la restitue telle que je l’ai entendue.
Les particularités physiques, les traits de caractère, on ne s’en étonnera pas, tenaient une place de choix, les habitudes aussi, surtout si elles paraissaient étranges ou ridicules :
sons borpe (sons borbe)
polon (mou, lent)
tiot sourd
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Article 7
Le Cateau – Un document d’archives Recto- Verso
Christiane Bouvart
Lo consultation des archives réserve parfois de petites surprises, comme un modeste et fin feuillet trouvé dans le fonds local de la Médiathèque du Cateau-Cambrésis.
Au recto, une belle << facture à en-tête >> : ces factures, prisées de collectionneurs, font maintenant l’objet de collecte et de conservation à la Médiathèque, car outre leurs jolies gravures finement exécutées, elles apportent d’intéressants renseignements sur les commerces et entreprises de la ville.
Datant d’avant la Grande Guerre, cette facture comporte une liste de produits vendus par Léonard Degrémont, Articles industriels et produits spéciaux pour l’industrie, notamment des huiles et des graisses.
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